La Mode Zéro Waste

  Nous prenons de plus en plus conscience des déchets que nous produisons en tant que consommateurs. Nous sommes encouragés à réparer, réutiliser et à réparer nos vêtements. Cela afin d’allonger leur cycle de vie et de réduire au minimum les déchets que nous produisons individuellement. 

Malgré tous nos efforts, un faible pourcentage des restes de tissus sont finalement recyclé.

Le problème des déchets textiles en quelques chiffres

  Le marché textile constitue un gisement généré par les ménages (vêtements, linge de maison et chaussure) de 700 000 tonnes par an. Ce qui représente 11 kg par habitant chaque année. Aujourd’hui, seules 106 000 tonnes sont collectées, ce qui fait 1,7 kg par habitant et par an. Soit 15 % du gisement. Et seulement 75 000 tonnes sont réemployées et valorisées. Grâce à la mise en place de la responsabilité élargie du producteur, nous espérons collecter un gisement plus important ces prochaines années. 


La répartition des déchets textiles collectés : 75 % de déchets neufs, 20 % de vieux chiffons, 5 % de textiles usagés. (Sources : ADEME et ECO TLC)

Le gaspillage de production

  Nous estimons une production de 400 milliards de m2 de tissu et que 60 milliards de m2 sont gaspillés lors de la phase de coupe. 15 % du tissu nécessaire à la fabrication d’un vêtement se transforme en petits morceaux inutiles lors de la coupe du modèle. Et malheureusement, la plupart de ces chutes terminent dans des décharges asiatiques, loin de la vue et de l’esprit. 


  Pour tenter de résoudre ce problème, les entreprises textiles utilisent désormais des logiciels d’imbrication automatique. Cela permet de tester des centaines de combinaisons de pose de patrons. Elles réussissent à gagner quelques centimètres de tissu, mais nous restons encore loin du miracle. Pourtant, il suffit simplement de comprendre le fonctionnement du puzzle. Si les pièces du modèle ne sont pas conçues pour s’emboîter parfaitement sur un rectangle, des espaces vides resteront entre eux.

La conception zéro déchet

  Dans le cadre de la production de modèle « zéro déchet », les courbes des vêtements (telles que les encolures, les tailles ou les emmanchures) sont étudiées consciemment. Cela de sorte qu’une fois les modèles posés sur le tissu, les courbes concaves correspondent aux courbes convexes et tout le tissu est alors recouvert. Aucun déchet n’est produit.

En quoi la conception zéro déchet est-elle différente ?

  Par rapport à la méthode dite « classique », où les pièces du patron sont conçues indépendamment, les patrons sans déchets sont présentés sous forme de blocs rectangulaires qui représentent directement le tissu utilisé (largeur x longueur). 


Chaque forme de modèle est ensuite créée en traçant des lignes de coupes internes. Comme chaque élément a un effet direct sur les autres, la conception et la réalisation du modèle sont pensées simultanément

Cela permet de faire des choix stratégiques en matière de conception.


 Le travail de Joe O’neil est une excellente illustration du fonctionnement de la conception « zéro déchet ». Le plus intéressant dans ce projet est de constater le travail sur ses dessins. Il analyse simultanément comment ses choix de motifs affectent la disposition des patrons, et ajuste par conséquent quelques détails afin qu’ils tiennent tous dans un rectangle.

4 avantages à prendre en considération

Outre l’impact positif qu’une telle pratique a sur l’environnement, il existe toutefois quatre avantages à prendre en considération.

La créativité 

   Le Zéro Waste est une opportunité de penser différemment et d’ouvrir nos perspectives créatives. Il n’est pas facile pour un designer conventionnel d’accepter que les contraintes mathématiques du modélisme aient une influence sur la conception finale. 

Pourtant, une fois à l’aise avec ce concept, la créativité est en fait stimulée par la contrainte.


 Travailler avec des contraintes c’est aussi prendre en compte les propriétés, les dimensions et les défauts des matériaux. Petit exemple : Dans la pratique conventionnelle, les lisières de tissu sont systématiquement jetées parce qu’elles sont visuellement différentes du reste de rouleau. Certains créateurs de ZW intègrent délibérément ces lisières dans le dessin, soit à l’intérieur, soit dans leurs coutures (qui les rend plus résistantes), soit à l’extérieur (qui rend le vêtement unique).

La durabilité

   Bien évidemment, le souci de l’impact environnemental va de pair avec la conception de vêtements durables

Dans ce sens, les chutes peuvent également être utilisées pour « renforcer » les zones sensibles. Une multitude de techniques peuvent être imaginées. Une fois le gain obtenu, les astuces peuvent vraiment faire la différence pour la valeur du produit.


 Penser à la durabilité c’est aussi penser à la manière dont les vêtements peuvent être réparés et modifiés. Autrefois, les couturières ajoutaient jusqu’à 2,5 cm de couture par vêtement, ce qui permettait de les modifier facilement par la suite. Mais au fil du temps, par simple souci d’économie, ces marges ont été réduites à 1 cm, voire parfois à 0,7 cm. Il est devenu presque impossible de modifier quoi que ce soit sans perdre une taille, et certains vêtements ont commencé à s’effilocher après plusieurs lavages.


En optant pour des coutures plus larges, nous pouvons mieux couvrir les zones de déchets et améliorer la qualité de nos vêtements !

L’argent

 Une des astuces pour ZW est d’ajouter des coutures stratégiques dans le design afin que les formes des pièces puissent se compléter. Cependant, l’ajout d’une couture allonge le temps de travail et par conséquent, augmente le coût final. 

Nous pouvons argumenter sur le fait que le temps de coupe est court puisqu’il n’est pas nécessaire de couper tout autour de chaque pièce (la lame sépare deux pièces simultanément). Et il n’y a pas de gestion des déchets.


 Le tissu représente souvent 60 % du coût final, il est donc plus intéressant de réduire la consommation de ce dernier.

La collaboration

  Le processus conventionnel est linéaire. Le designer fait l’esquisse, un patronnier réalise le modèle et une fois validée, un fichier numérique est souvent envoyé en Asie. 

C’est pourquoi le ZW est une grande opportunité de nous réconcilier avec la collaboration pure et simple. Les équipes de développement de produits discutent de leurs contraintes et défis respectifs. Ils essaient de trouver des solutions ensemble. Et un processus créatif plus riche voit le jour. Les discussions pluridisciplinaires sont toujours une excellente occasion de trouver des idées novatrices.


Les méthodes ZW sont plus faciles à appliquer pour les nouvelles marques qui l’ont déjà dans leur ADN. Bien que la transition soit plus difficile pour les grandes et anciennes entreprises. Elle exige beaucoup de temps, des démonstrations pratiques, des comparaisons de coûts, des chiffres sur l’impact environnemental et surtout, elle doit être soutenue par la direction générale pour réussir.

Des créations Zéro déchet

  Passez au zéro déchet dans votre quotidien avec vos créations couture. 

Vous avez envie de produire moins de déchets au quotidien, mais vous ne savez pas par où commencer ? Travailler pièce par pièce pour réduire progressivement vos déchets est la méthode la plus simple. 

Pas à pas, cousez et remplacez les objets jetables par des solutions durables. Utilisez vos chutes de tissu pour transformer petit à petit votre vie pour qu’elle devienne plus respectueuse de l’environnement. De manière ludique et pédagogique, cousez vos éponges, serviettes, sacs à vrac, filtre à thé et à café, charlottes pour les plats… 

Avec de si jolis objets, vous allez vite convaincre toute la famille de cette démarche utile et enthousiasmante !

Prenez le temps de réaliser le nombre de tissu, papiers, lingettes, couches… que vous jetez. C’est énorme ! 

Alors, imaginez un peu ce que vous pouvez éviter de jeter en optant dès aujourd’hui pour des essuie-tout réutilisables, des sacs confectionnés avec des chutes de tissus, des lingettes lavables…


De petits changements certes, mais qui font déjà une grande différence !

Article rédigé avec la collaboration de Vanessa Barbottin

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1 commentaire

  • Lescault

    Merci pour votre engagement.De mon côté, j’utilise beaucoup de vêtements trop petits d’ados ou d’adultes pour en faire des doudous,des sacs,des vêtements enfants et poupées.
    J’utilise les chutes de tissus acheté pour un peu le patcwork, des vêtements poupées et nombreux accessoires à offrir.Si ce n’est pas du tissu écossais, je fais au plus juste le rapprochement des pièces du tissu sur le patron. Moi j’aime bien me servir de la lisière pour remforcer mes réalisations et surtout quand le tissu à de belles lisières avec le nom du pays de fabrication ou la marque, je m’arrange qu’elle soit visible.


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